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Sport / Activités sportives

L’album Panini, inamovible au fil des saisons

Depuis bientôt quarante ans, la recette de l’album Panini n’a guère changé. Petits -et même quelques grands- attendent pourtant de pied ferme chaque année la sortie de l’exemplaire dédié au championnat de France de football. La vignette (plus de 500 par édition) est entrée dans la culture populaire.

Rien à voir avec le sandwich italien. Panini est bien un groupe transalpin, mais tient son nom de celui de ses créateurs, les frères Giuseppe et Benito Panini. Ces derniers, vendeurs de journaux à Modène (nord de l’Italie), lancent en 1961 la première série de vignettes à collectionner, avec pour thème le championnat italien de football. Le Calciatori est l’ancêtre de l’album dédié au championnat de France. Lui n’est apparu dans nos kiosques qu’en 1976, le temps d’obtenir tous les accords de licences nécessaires.

Solide sur ses appuis

Dans la forme, l’album n’a pas beaucoup changé depuis ses débuts. Même le papier utilisé est à peu près le même. Dans le fond, les effectifs de Ligue 1 et Ligue 2 sont toujours là (la troisième division et la D1 féminine ayant fait de brèves apparitions), et les vignettes n’ont connu que quelques évolutions. « On trouvait, à l’époque des premiers albums, plus d’informations sur les joueurs sous forme de texte, avec un parti pris journalistique », explique Isabelle Fillon, porte-parole de Panini France. Ce sont désormais les vignettes qui contiennent le plus d’informations (poids, taille, numéro du joueur…), « pour que le sticker puisse être collectionné hors album ». Lequel n’est d’ailleurs plus que « très peu vendu », souvent offert avec des journaux.

Un pan de culture footballistique

La vignette Panini est ancrée depuis des lustres dans la culture des amateurs de football -voire de sport en général-. Outre les sites qui lui sont consacrés, sur Ebay, la requête « vignettes panini foot » renvoie à plus de 26 000 résultats. Des vignettes à l’état neuf, (re)vendues à la pelle, souvent par lot entre 1 et 5 euros, et des albums presque tous là. Nous avons trouvé un exemplaire du premier (édition 1976), complet, à 65 euros. Mais aussi de l’édition 1980, complet et en bon état, proposé à… 400 euros.

Un peu plus de 100 euros pour tout avoir

Coté prix, justement, la pochette de cinq vignettes -ou stickers- est passée de 8 centimes en 1979 à 60 centimes aujourd’hui. Un montant « inchangé depuis 2010 », précise-t-on chez Panini France. Les 96 pages de la version 2013-2014 comptant 520 cases à remplir, il fallait débourser au minimum 62,40 euros (soit 104 paquets) pour en voir le bout, sans compter les doublons qui s’accumulent et qui poussent la note aux alentours de 100 euros.

Des ventes tirées par les Bleus

Juin 2010 : en pleine Coupe du monde, les joueurs tricolores refusent de descendre de leur bus. Un séisme pour l’image du football en France. Mais, surtout, les mutins ne savent pas encore qu’ils viennent de porter un coup sévère aux ventes de vignettes Panini pour -au moins- les deux années qui vont suivre. Car si, curieusement, le triomphe de 1998 n’a pas eu d’effet sensible, une chose est sûre, « dès lors que la France fait un beau parcours dans une compétition, cela se ressent sur les chiffres de ventes (…) qui ont été catastrophiques après 2010 », confie-t-on du coté de la marque.

Une bonne saison s’annonce

L’album consacré à la Ligue 1 a trouvé son rythme de croisière. Si Panini ne communique pas de chiffres de ventes (plus de 150 millions de vignettes en France en 2009, selon le site Slate), Isabelle Fillon observe « une petite reprise depuis l’année dernière, on sent qu’il y a un affect foot plus positif ». Les stars du PSG et de Monaco n’y sont pas étrangères. « On s’adresse avant tout à des enfants, même s’il y a des collectionneurs adultes, explique-t-on chez Panini. Et il faut que le public puisse s’identifier à des joueurs qui le fassent rêver. » Le bon parcours des Bleus au Brésil et leur image redorée devraient aussi profiter aux ventes cette saison. Verdict en fin d’année, pour la sortie de l’album 2014-2015.

Benjamin Hay

©Panini

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