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Tourisme / Voyages

Hôtels : faut-il se fier aux étoiles ?

En France, trois établissements sur quatre adhèrent au système d’étoiles. Une classification non obligatoire qui est un bon indicateur de qualité, pas toujours de prix.

Il n’est pas toujours simple de trouver le bon hôtel parmi les quelque 17 000 établissements que compte le pays. Le système de classification par étoiles est là, depuis une loi de 1937, pour aiguiller le futur client. Un repère aux contours méconnus. « Se faire classer n’est pas obligatoire, pas plus que d’afficher son classement, précise ainsi Claude Daumas, président de la Fédération autonome générale de l’industrie hôtelière touristique (FAGIHT). Certains établissements ne remplissent pas les critères pour l’obtenir et d’autres -châteaux ou hôtels de collection- décident de ne pas l’annoncer. »

La France compte 13 972 hôtels classés, le gros du parc se situant dans le milieu de gamme (deux et trois étoiles, voir infographie ci-dessous). La classification est accordée pour cinq ans, après contrôle -payant- d’un organisme certifié par l’État. Lequel s’assure que l’hôtel remplit, en fonction du nombre d’étoiles qu’il vise, un certain nombre de critères obligatoires et optionnels (détail à consulter sur ce lien).

Concernant la qualité de la prestation, l’étoile est, selon Michèle Lepoutre, présidente de la commission juridique, fiscale et réglementaire du Synhorcat*, « l’un des repères qui a le mérite d’être fait par un organisme indépendant, sur des critères complètement objectifs ». Un indicateur qui a su, selon les syndicats professionnels, s’adapter aux nouvelles exigences de la clientèle. « Les gens sont de plus en plus exigeants, même sur la décoration de la chambre, à la montagne, ils ne veulent pas la même chambre qu’à Paris mais qu’elle reflète l’endroit où ils sont », rapporte Claude Daumas.

« Une complète liberté sur les prix »

Coté prix, la classification par étoiles semble être un indicateur moins précis. « Il peut y avoir de fortes disparités entre établissements, les hôteliers ayant une complète liberté sur les prix », prévient Michèle Lepoutre. Quant à l’incidence du classement actuel -établi en 2009-, une étude du cabinet Deloitte montre qu’entre 2009 et 2013, le revenu moyen par chambre disponible** a augmenté de 30% pour le grand luxe, de 20.1% pour le haut de gamme, de 13.2% pour le milieu de gamme, de 3.6% pour l’économique et de 5.1% pour le super-économique.

Pas de quoi y voir un lien, selon Claude Daumas. Le président de la FAGIHT affirme que « l’évolution du prix dépend de l’emplacement de l’hôtel, car c’est le marché qui fait le prix. Un quatre étoiles qui n’a pas un marché qui lui convient pratiquera les prix de certains trois étoiles ». Nombre d’hôtels ont toutefois profité de la dernière actualisation du système pour monter en gamme. Pas pour monter leurs prix, selon les professionnels, qui pointent davantage du doigt la hausse de la TVA -de 5.5 à 10%- intervenue début 2014 pour expliquer certaines hausses légères sur un marché globalement stable.

Pour les onze premiers mois de l’année 2014, à en croire les chiffres du cabinet Deloitte, les prix ont augmenté de 1.3% pour l’hôtellerie de grand luxe, de 0.2% pour le haut de gamme, mais ont baissé dans l’économique et le super-économique respectivement de 2.3 et 2.1%. La fréquentation des hôtels, elle, n’a baissé que de 1% en 2013. Zéro effet de crise ? « Dans l’hôtellerie, on est passés au travers les premières années, on ne ressent que maintenant les effets de la crise, notamment dans les lieux touristiques », affirme Claude Daumas. Le prochain challenge pour les hôteliers, au-delà du prix, sera d’harmoniser le système d’étoile français avec celui de ses voisins européens. Il y a encore du chemin.

Benjamin Hay

*Syndicat des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs.

**Le revenu moyen par chambre louée est défini comme le reflet du prix moyen auquel est vendue une chambre sur une période donnée, en tenant compte des réductions concédées et des tarifs spéciaux accordés

© Jacques PALUT – Fotolia.com

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