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La croisière a séduit 593 000 Français en 2014. Un nombre en constante augmentation depuis une dizaine d’années, à la faveur de bateaux toujours plus grands, capables de proposer des séjours à des prix plus accessibles.
La crise n’a pas ébranlé le marché de la croisière. En Europe, selon le CLIA*, le nombre de passagers a bondi de 44% entre 2008 et 2014 (6,39 millions l’an passé). Et c’est en France qu’elle connaît le plus grand succès, avec 71 000 nouveaux clients en 2014. Au total, 593 000 Français sont partis en croisière l’an dernier (+13.7%, la plus grosse augmentation en Europe).
En nombre de passagers, la France double ainsi l’Espagne pour se classer à la quatrième place des nations « croisiérophiles » (infographie ci-dessous). Ce qui était loin d’être gagné. « La France rattrape son retard car la croisière, il y a vingt ans, était perçue comme réservée aux seniors fortunés qui avaient les moyens et le temps », explique Georges Azouze, PDG de Costa Croisières France (45% du marché hexagonal).
Plus de cabines, plus d’offres
La donne a changé. Les croisières attirent désormais de nombreuses familles, nouvelle cible privilégiée des opérateurs. « Les enfants sont devenus les rois de la croisière, rapporte le PDG de Costa. Comme ils ne paient pas de taxes, un univers très grand leur est réservé à bord. » Le bateau et son évolution, la clé du succès. « On ne vend plus des destinations ou un itinéraire mais des bateaux en tant que destinations à part, témoigne-t-on chez le voyagiste Selectour Afat. Autrefois, ils comptaient un millier de cabines, pour plus de 1 800 aujourd’hui, ce qui permet de trouver une offre à la mesure de ses moyens. »
Des navires qui proposent une multitude d’activités et de services à bord, de la piscine au spa en passant par des salles de spectacle et sont aussi plus faciles d’accès. « L’augmentation des escales dans les ports français, l’amélioration du confort hôtelier et le pré et post acheminement facilité avec les vols low cost », détaille-t-on chez Selectour, ont aussi permis de remplir les cabines. Tout comme le développement des « mini-croisières » d’un week-end, au prix réduit, afin de s’habituer aux vacances sur les eaux.
« Une vraie politique tarifaire »
On trouve aujourd’hui des croisières d’une semaine à partir d’environ 500 euros par personne. « Les grand bateaux permettent des prix d’appel très sympathiques, confirme Georges Azouze. D’autant que la durée moyenne de séjour à tendance à raccourcir. » « La croisière représente un ratio prix/produit très intéressant pour les groupes et les familles », affirme-t-on encore chez Selectour, où l’on vend beaucoup de formules tout compris.
Pour le voyagiste, « il y a désormais une vraie politique tarifaire, pour les enfants pendant les vacances scolaires, les voyages de noces, les formules monoparentales ou les réservations tôt. Avec la crise, les clients souhaitent verrouiller leur budget et, avec la croisière, c’est tout à fait possible ». Et la croisière attire tout au long de l’année. « Septembre à novembre est une grosse période pour nous et l’hiver, les prix pour les Caraïbes ne sont pas plus élevés que pour la Méditerranée en été », confie-t-on chez Costa Croisières. D’où le regain d’intérêt des passagers français pour les Bahamas et autres Bermudes (17% des départs en 2014, +38% sur un an), même si la Méditerranée reste de loin la destination la plus prisée (63% des croisières des Français).
En dépit de tous ces bons chiffres, avec seulement 0.9% de taux de pénétration parmi les vacanciers français, la croisière a encore une sacrée marge de progression. « Il y a un problème d’offre de quais pour les paquebots en Méditerranée française -quatre ports-, quand l’Espagne en a une dizaine et l’Italie dix-huit », souligne Georges Azouze. Des ports français qui, dans leur ensemble, ont accueilli 2,5 millions de croisiéristes de toutes nationalités l’an dernier.
*Cruise lines international association
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