L’aide de 50 euros à toute personne voulant réparer son vélo prend fin mercredi. Au total, 1,9 million de deux-roues ont ainsi pu être révisés.
«On a fait rouler pas mal de nouveaux vélos», explique satisfait Romain, propriétaire du magasin Réparation Vélo Toulouse. Comme de nombreux réparateurs partout en France, il tire un bilan très positif du «coup de pouce vélo». Ce dispositif de l’État, lancé en mai 2020, prend fin ce mercredi 31 mars après avoir été prolongé – il devait initialement s’arrêter le 31 décembre 2020. Il permettait d’obtenir une prise en charge jusqu’à 50 euros pour faire réparer un vélo. Au total 1,9 million de petites reines en auront profité, selon les estimations du ministère de la Transition écologique.
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Les premiers bénéficiaires, les réparateurs, ont vu leur chiffre d’affaires fortement augmenter pendant la période. «Ça m’a amené beaucoup de clients», confirme Romain. Lui qui travaille seul dans son atelier a pris en charge environ 800 vélos profitant de cette mesure. Et si certains risquent de retourner dans la cave, d’autres vont de nouveau servir régulièrement, de quoi étoffer la clientèle. Le propriétaire a déjà fait ses estimations: «je pense que 15 à 20% des clients qui sont venus avec la prime reviendront».
Un dispositif qui a accru le nombre de cyclistes
Plusieurs réparateurs ont profité de cette hausse de l’activité pour développer leur commerce. C’est le cas magasin Repair and Run à Paris dans le XIe arrondissement: «On a ouvert un deuxième magasin, embauché deux personnes et on en cherche une troisième», explique le propriétaire. Lui aussi note que ce coup de pouce a amené une nouvelle clientèle, pas forcément «très connaisseuse du monde du vélo». Certains ramènent des pièces qui n’ont pas bougé depuis dix ans « et ils pensent qu’avec 50 euros ils peuvent tout refaire», plaisante-t-il. Il est optimiste pour la suite, le retour de la belle saison et la multiplication des infrastructures dans la capitale, qui va «augmenter la motivation et aider à avoir confiance».
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Même sentiment pour Daniele, propriétaire de Ciclofficina, dans le VIIe arrondissement lyonnais. S’il reste convaincu que la demande va rester la même, il s’inquiète de la réaction des clients lorsqu’ils devront payer l’intégralité de la note: «les clients ont pris l’habitude de ne payer qu’une partie du prix, donc à voir quand ils devront payer 100%». Car plus que la hausse du nombre de réparation, cet Italien d’origine avait vu le montant moyen des tickets de caisse s’envoler, il évalue que ce dernier est passé en moyenne à 60 euros contre 35 avant l’instauration de la mesure. : «Il y avait plus de grosses révisions d’un coup, avant ils auraient probablement divisé en plusieurs fois». Les principales demandes des clients sont de l’entretien et de la révision générale, comme changer le système de frein. Pour permettre un effet bénéfique durable il propose de faire passer la TVA sur la réparation à 5,5%: «cela pousserait les gens à faire réparer plutôt que de racheter.»